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Rapport d’observation du Camps de l’avenir

Introduction 

Dès la première heure de la communauté chrétienne (Actes 2,42-47), elle était, elle est, elle sera  témoin de la vie selon les valeurs évangéliques. 
Dans mon itinéraire  de visite au pays de l’érable, je mets en premier lieu  les moments  d’immersion dans les camps de l’avenir qui se déroule  le 27 juin au 5 juillet  et le 9 juillet au 17 juillet 2004. Ces deux camps ont eu lieu au Lac Ouimet, situé à Sainte Anne-des-Lacs au pied des Laurentides (sortie 57 de l’autoroute 15 Nord).

Le présent rapport consiste à décrire les 7 éléments du « management Â» d’un camp des jeunes.  Ces sept éléments sont :


1 - La nature de l’organisation

2 - Les objectifs

3 - La planification
4 - L’organisation
5 - Le recrutement des personnels
6 - L’encadrement de l’organisation
7 - Le contrôle et l’évaluation

Les sept parties du rapport seront constituées des observations faites durant le deuxième camp des jeunes qui se déroule le  9 juillet jusqu’au 17 juillet 2004.

 

1 - La nature de l’organisation

Avant de faire quoi que ce soit, il s’avère primordial de connaître la nature exacte de l’organisation. Ici notre organisation est « Le camp des jeunes Â» dans le cadre des camps de l’Avenir.
En s’inspirant de La revue « VIATEURS , Canada Â», N° 95, Novembre 2003 , nous pouvons dire que : «Le domaine du Lac Ouimet à Sainte-Anne-des-Lacs dans les Laurentides est mis à la disposition des Camps de l’Avenir depuis 1966. Ce projet a vu le jour grâce à l’initiative du Frère Léandre Dugal, c.s.v. et du mouvement pour jeunes qu’il fonda, le Service de préparation à la vie (S.P.V.) Â»

Dans la culture canadienne, les camps sont des activités qui ont commencé depuis longtemps.  A cause de l’hivers qui est très froid, le temps de l’été offre est un moment favorable à l’organisation des rencontres, des rassemblements pour vivre un temps fort.
Alors,  il existe plusieurs types de camps : des camps de scouts, de militaires, de biologiste,…
Les citadins peuvent profiter de la beauté de la nature estivale pour vivre des expériences dans les chalets de campagne, au bord du lac. Ils s’éloignent un peu de la ville pour vivre autrement, pour resserrer le lien familial.

 

Devant l’évolution de la société et pour répondre aux besoins de la population en quête du sens de la VIE, nous constatons les innovations des prophètes. Ils sont  capables de lire les signes du temps et ils propose d’autres moyens pour concilier l’utile à l’agréable.
Pour eux, les camps d’été sont des moyens pour aider les parents et ouvrir les jeunes à la fraternité, aux jeux et aux travaux en équipe, à apprécier les beautés et les richesses de la nature pendant les temps de vacances.

Les religieux éducateurs du Québec sont parmi les pionniers de ce système éducatif. Chez les frères du Sacré-CÅ“ur, nous pouvons citer : Fr Charles Henri Dionne – Camps Bel’air au Lac Aylmer
Fr Jean Guy Gendron – Village des sources, Rimouski, Fr Gilles Hebert – Camp Beau séjour au Lac Sunday.
Chez les Clercs de Saint Viateur, nous avons la personne du Fr Léandre Dugal - Les camps de l’avenir au Lac Ouimet.

Ces éducateurs s’engagent à faire vivre aux jeunes des expériences qui respectent des valeurs chrétiennes et  l’évolution de la personne (enfant, ado, jeune). Ils veulent faire vivre les authentiques valeurs humaines : La proximité pour développer une chaleur humaine, l’amour qui se manifeste par l’accueil  inconditionnel et l’ouverture aux autres, la création des liens  de fraternité et de solidarité, l’expérience de la pratique de vivre l’ Évangile au quotidien .

Les camps de l’Avenir sont des camps de formation chrétienne. Les campeurs s’engagent à vivre des valeurs chrétiennes de partage et d’accueil tout en portant une attention particulière à l’environnement. Ils veulent que la terre soit belle et propre afin de rendre hommage au créateur de la merveille qu’il nous lègue. Alors, les jeunes s’engagent à garder propre les espaces pour le plus grand bonheur de tous.

Depuis la fondation des camps, plusieurs personnes de tout âge et de toutes conditions ont su profiter de cet espace de paix pour refaire le plein d’énergie.

Il existe plusieurs types de clientèles au Lac Ouimet mais centrons notre observation sur Le camp des jeunes.

L’équipe responsable des camps de l’Avenir organise à chaque été deux camps de jeunes de durée de 9 jours. Pour l’été 2004, ces deux camps se déroulaient   du 27 juin au 5 juillet  pour le premier groupe et du 9 juillet au 17 juillet 2004 pour les campeurs du deuxième camp.
Ces groupes sont composés d’une cinquantaine des jeunes filles et des garçons de 10 à 16 ans . Ils viennent de tous les coins du Québec.
Tous ces groupes enrichissent la vie de groupe par leur diversité et leurs origines.
Il n’est pas rare de retrouver parmi eux, des jeunes atteints d’un handicap physique ou intellectuel. La mission des camps rejoint ainsi les plus petits de notre monde.

 

2 - Définir les objectifs

Une fois que nous avons une idée claire sur la nature du camp des jeunes, nous devons avancer en explicitant ses objectifs. L’Organisateur du camps a le devoir de préciser ces objectifs afin d’assure un fonctionnement efficace et pour le bien commun du groupe. Il est bien de signaler que cette définition des objectifs s’impose à nous si nous voulons réaliser un projet quelconque.  Un projet sans objectif ne tient pas débout.
Il est nécessaire que dès le début du camps que les jeunes sachent où est-ce qu’ils vont et qu’est-ce qu’ils vont faire ?

Pour  les objectifs du camp des jeunes dans le cadre des camps de l’avenir :
L’objectif principal du camps est de créer une ambiance communautaire pour vivre une expérience unique de vie fraternelle dans l’esprit de la première communauté chrétienne (Actes des apôtres, 2, 42-47)
Cette visée a pris son origine  dans le SPV (service de préparation à la vie) qui est une communauté de vie fraternelle et solidaire, un lieu d’approfondissement de sa foi ; un lieu d’engagement significatif pour une vie heureuse dans la dignité, dans la vérité et dans la justice.
Les camps de l’avenir sont des camps pour des jeunes désireux de vivre une expérience unique de vie de groupe où une grande place est faite au partage, au service, au respect, à l’ouverture, à la présence.
Les campeurs et les responsables  veulent remplir ensemble une mission qui est de vivre dans le quotidien les valeurs vécues par les premières communautés chrétiennes.
Bref, l’objectif du camp est de rendre heureux les jeunes qui y vivent.

Pour souligner l’originalité de l’objectif des camps de l’avenir pour les jeunes, nous avons parcourons quelques  livres qui parlent des autres camps. Voici quelques objectifs :

Camp Bout-en-train : « La vie au camp se veut la concrétisation de la mission que se sont donnée les organisateurs du camps. Tout en privilégiant l’enfance et l’adolescence, le personnel et les animateurs s’efforcent de construire, pour l’ensemble de leur clientèle, un milieu de vie qui favorise la formation intégrale de la personne et l’éclosion de saines amitiés.
Procurer aux jeunes d’agréables vacances par la variété des activités, une saine discipline et l’enrichissante expérience de la vie en équipe Â»

Camp Bel’air :
« Donner aux jeunes en formation l’occasion de s’initier auprès de la jeunesse aux rudiments de leur futur métier d’éducateur, se préparer à leur apostolat auprès des jeunes.
Donner aux frères un lieu pour se dévouer durant l’été dans un contexte de vie fraternelle propice à créer des liens d’amitié.
Donner aux laïcs un travail et un contact privilégié avec la communauté des frères.
Donner aux jeunes un milieu de vacances sain, joyeux, formateur :
Donner aux jeunes une formation intégrale aux grandes valeurs par l’intermédiaire de loisirs sains, vécus dans la pleine nature, en menant une forte vie d’équipe susceptible de faire vivre de riches expériences d’amitié, de dépassement, de rencontre de l’autre ;
Parmi les valeurs, nous pouvons citer : Socialisation, Don de soi et dépassement, sens de l’équipe et de l’autre, respect du milieu, sens du discipline constructive,
Expérience d’amitié saine, Confiance en soi, bénévolat, sens de responsabilité.

 

3 - Planifier
Après avoir déterminé la nature de l’organisation et défini ses objectifs, nous procédons maintenant à la planification. Sans ces deux premières démarches, il n’y a pas de planification possible, on avance vaille que vaille. Il importe donc de déterminer quoi faire pour atteindre ces objectifs fixés.

Avant tout, nous devons recenser toutes les activités du camp ; déterminer les objectifs et trouver les stratégies appropriées. Une précision sur l’utilisation des ressources humaines doit être faite pour qu’elles donnent un bon rendement.  La personne chargée de la planification doit aussi établir un calendrier pour le suivi et la réalisation de ce que l’on veut atteindre et à entreprendre dans un délai bien déterminé. Un travail sérieux  tient toujours compte de la gestion du temps. Il ne faut pas oublier non plus de prévoir le budget, toujours  en fonction de ces objectifs.

Pour ce faire nous voyons dans l’annexe des tableaux en huit colonne  qui représentent les activités, les objectifs de chaque activité, les stratégies, les moyens : matériels, temps, les ressources humaines et  financières et en fin les critères d’évaluation.

 

4- Organiser
Tout système a un minimum d’organisation pour en tirer l’efficacité. Dans un camp si l’organisation fait défaut, celle-ci sera en désordre car la distribution des tâches n’est pas claire.
Pour que le camp soit efficace il faut que l’organisateur ait une vision harmonieuse de l’ensemble. Dans ce cas, les membres de l’amirauté tiennent  une place considérable.

Mais avant tout, le responsable a le devoir d’établir les relations interpersonnelles efficaces et penser à un système d’informations nécessaire à l’intégration des parties dans le tout.
Cette information est non négligeable dans l’organisation d’un camp car les jeunes d’aujourd’hui sont très sensibles à cela.
Les informations sont en quelque sorte le système nerveux qui améliore la manière d’organiser un programme d’une façon unifiée et harmonieuse en portant à chaque fois un signal qui permet la réadaptation nécessaire.

La capacité d’organisation dans un camp est un atout car des chercheurs en organisation constatent que 90% des problèmes dans une organisation sont des problèmes liés au système et le 10% seulement sont des problèmes liés aux personnes membres de l’organisation.

Il ne faut pas perdre de temps pour régler des problèmes liés aux questions organisationnelles floues qui engendrent des mésententes, des préjugés  et perturbent le bon fonctionnement.
La personne qui est chargée d’organiser  doit aussi distribuer les tâches en fonction de la capacité du personnel.

Dans l’organisation, nous soulignons l’importance de l’existence de la commission restreinte de l’amirauté

 5 - Recruter le personnel

Commençons par la présentation de l’organigramme du camp.

 Les Camps de l’Avenir vivent la tradition du Lotus.
Le bateau a jeté l’ancre sur le lac Ouimet.
L’Amiral et fondateur : Fr Léandre Dugal,
L’Amiral adjoint : Fr Jean Marc Saint-Jacques , c.s.v : Planifier les séjours
Prendre les inscriptions, arragements financièrs avec les différents organismes.
Assurer l’animation avec les officiers.
L’équipe d’officiers (équipage): composée d’une trentaine de personne de 15 à 80 ans
Les personnels de services : Cuisinier, jardinier, buandier, couturière, commissionnaire, …

Ce recrutement est très important et semble difficile comme nous l’avons déjà dit car ceci demande une préparation lointaine.
Les camps de l’avenir exigent des formateurs bien formés et dotés d’une certaine compétence. Il devrait être formé, après une préparation sérieuse de ces personnes, on estime que ces dernières sont en mesure d’assumer leurs tâches durant les camps.
Les responsables de l’équipage doivent être des personnes polyvalentes dans le domaine de l’éducation chrétienne.

Le soutien moral et financier de la communauté des Clercs de Saint Viateur a  permis aux camps de l’avenir de passer à travers les difficultés. L’apport des laïcs bénévoles a été et demeure essentiel à la poursuite de l’œuvre des camps.

N.B : Le Frère Bernard Sanche s’occupe du service de la cuisine depuis l’ouverture du camp.
La Soeur Cécile Leduc, p.m dépasse  les 35 années de service au lac.
Mr Richard Fiola est un associé qui participe beaucoup à l’animation des camps

 

6- Diriger l’organisation
Une fois que tout est mis en place, le « manager Â» a devant lui les objectifs, le plan du travail à réaliser, le personnel recruté, les tâches bien réparties ainsi que des moyens bien choisis. le responsable joue maintenant le rôle d’un « Leader Â».
Le rôle d’un LEADER d’un camp :
Le leader encourage la synergie pour l’ensemble des activités.
Il dirige et anime les membres pour que ce qu’on entreprend ensemble soit efficient.
Il vérifie pour que ce qu’on fait ne se détourne pas des objectifs fixés.
Il veille au bon fonctionnement de l’organisation en tenant compte de tous les éléments précités.
Il doit coordonner toutes les activités et intégrer le tout grâce à un style de « leadership Â» efficace.

N.B :L’amiral  est premier détenteur de l’autorité dans le camp et  ceci vient d’abord du fait qu’il est le fondateur mais ce pouvoir n’exclut pas du tout le soutien des autres collaborateurs et collaboratrices. L’exercice du pouvoir des responsables n’empêche pas la participation dynamique de tous les membres.
Importance du cadre :
Dans l’organisation du camp, nous avons constaté que tous les éléments du camp constituent un cadre pour les campeurs. Ce cadre n’est pas comme la chaîne d’un chien pour empêcher celui-ci d’errer dans la nature.  Il n’est pas comme le grillage d’un clapier qui empêche le lapin de s’échapper pour ravager les salades et les légumes du jardin.

Le cadre des camps de l’avenir  est celui qui permet d’intérioriser petit à petit les valeurs chrétiennes. Il est une balise qui aide à intérioriser des valeurs humaines et évangéliques. Il permet de renforcer le dépôt des « sédiments culturels Â» qui constituera la « roche identitaire Â» des jeunes debout.
Cette identité se constitue de l’intérieur comme un cocon dans lequel la larve doit travailler beaucoup pour former le fil qui sera utilisé pour tisser méticuleusement son enveloppe. Après un traitement convenable dans le travail de soierie, ces fils seront utilisables pour former de beaux tissus, de soies précieuses pour embellir les châteaux luxueux (La société).
Bref, dans le camp tout l’environnement constitue un cadre qui est un moyen permettant  d’intérioriser des valeurs et d’en vivre déjà.

7- Contrôler et évaluer

Un projet de formation qui ne s’évalue pas, se dévalue.
Un travail sérieux doit toujours être contrôlé et évalué. Cette évaluation s’avère importante pour voir si les objectifs sont atteints ou non.
Si oui, il faut voir si on les a atteints à temps, il faut signaler. Les sanctions positives et négatives sont possibles : ex : remise et retrait de foulard.
Si non , pourquoi ? , il faut revoir dès le début le pourquoi de cet échec et trouver d’autres  démarches : redéfinition des objectifs,  révision des stratégies utilisées.

L évaluation permet l’ajustement et la correction. Il existe trois temps d’évaluation :
F  Ã‰valuation journalière        

  • Évaluation à mi-temps      

F   Ã‰valuation finale 
Elles sont faites par tous les forces vives du camp : organisateurs, officiers, personnels de services, les campeurs.

Selon les évaluations avec les jeunes en Gaspésie et celles que nous avons effectuées avec le groupe de l’amirauté, voici les points essentiels de l’évaluation :

La richesse et force du camp :
Accueil,
Réflexion personnelle, Temps pour soi même, s’arrêter
Vivre les choses de l’intérieure, être vrai, être soi-même
Nous n’avons pas peur de prendre la parole, échange, partage, communiquer,
Acceptation de l’autre, abolir les préjuger,
Se sentir utile, capacité de se confier au responsable,
L’amitié saine, créer des liens solides,
Créativité

Réalisation du thème : Fraternité, Solidarité,  Foi,
Evolution dans le temps,
Investissement sur les valeurs chrétiennes
La force et l’énergie des personnels : esprit d’appartenance, partage de compétence, collaboration, support mutuel, sympathie, dynamisme de l’animation

 

Les difficultés
Les difficultés sont inséparables à la vie du camp mais il faut les affronter avec des techniques, des créativités, de courage, donner le meilleur de soi.
Surtout, il ne faut pas oublier la qualité de la communication qui est une condition essentielle à la réussite de l’organisation.

Certains problèmes sont  Ã  cause de la vie familiale des jeunes
On a remarqué un début difficile pour les petits,
Les jeunes officiers n’ont pas assez d’expérience.

 

 

Conclusion

Des milliers de pages ne suffiront pas pour décrire les richesses des valeurs chrétiennes véhicules pendant les camps de l’Avenir mais ces quelques pages sont écrits pour donner un aperçu de son fonctionnement.
A la fin  de la rédaction de ce rapport d’observation, je tiens à souligner que le contenu de ce document sera l’objet d’une adaptation selon la culture malgache (inculturation).
Il est alors important de ne pas s’attarder sur ce que j’ai observé mais il faut surtout avoir une perspective d’avenir en mettant les efforts dans  l’action sur ce que je ferai de mes observations.

Le SPV est une œuvre de l’Eglise. Les camps de l’avenir sont des moyens pour faire advenir le royaume de Dieu face aux évènements de notre époque. On travaille pour faire régner la fraternité, la solidarité, la foi même si on le fait avec des moyens restreints. Il faut s’attacher à Dieu pour aider les pauvres, les opprimés, les mal aimés.

N.B : La question de budget est difficile à cerner mais nous savons que les campeurs participe selon leurs capacités financières. Le S.P.V. aide pour le transport de ceux qui viennent de loin. Le prix demandé est moins élevé que la moyenne du prix demandés par les autres camps qui fournissent les mêmes services que le Lac  Ouimet. La communauté des Clercs de Saint-Viateur aide pour le fonctionnement et aménagement des camps.

 

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